mardi 8 février 2011

De l'art de faire l'accord avec le beignet à la mouche

Ca date de 2008. Et oui, je vous refile de la vieille info d'une fraîcheur discutable. L'équipe éditoriale au complet s'en excuse, on va essayer de plus l'échapper.

Mais c'est un véritable bijou, ca fait même pâlir TQS (V) d'envie, ce manque criant de contenu:


Rire du Pauv' monde c'est pas beau. Mais quand même. C'est drôle, on serait idiot de s'en priver.

Voici une vidéo qui résume bien ce que je pense de ce genre de journalisme: (C'est en inglishe)



Mais reste à faire l'accord met et vin avec le timbit à la mouche. Décortiquons le met. Dans l'ensemble, la partie la plus nutritive est sans conteste, comme certains internautes le faisaient remarquer, la mouche. C'est le plus salubre, le moins cancérigène, le plus nature, et le plus bio. (À moins que ce soit une mouche d'élevage élevée aux anitbiotiques) C'est la protéine qui domine l'amas de sucres rapides. Encore là, ca dépend aussi de la cuisson de la mouche. La mouche style tartare, ajoutée au dernier moment sur le beignet, optez pour un vin léger. Si la mouche est ajoutée avant cuisson, ca dépend si elle est bien cuite, ou saignante. La mouche saignante pourra permettre un accord avec un rouge plus tannique.

Et qui eut cru qu'une cruelle absence de contenu ne soit pas exclusive au monde de l'information, mais soit également l'apanage du monde du vin, à l'occasion? Combien de commentaires de dégustation sont soit:

-Plutôt futiles, et l'occasion de se la jouer en faisant de la publicité sur les grosses fioles dégustées? Les exemples abondent, de dégustateurs qui veulent étaler le pedigree des vins qu'ils goûtent, et qui voient dans la rédaction d'un compte-rendu, d'un commentaire, plutôt banal qui renseigne personne l'occasion d'enfin briller en épatant la galerie avec des gros noms . Ainsi, vous pouvez sans  risque d'erreur parler d'un rouge bordelais "Costaud, racé, avec des accents de cuirs, de fruits rouges et noirs, et d'épices. Les tannins sont fins, et l'impression d'ensemble évoque une main de fer dans un gant de velours". Personne pourra vous contredire, c'est évasif, et ca vous donne l'occasion de mentionner ce Haut-Brion 1998  goûté au vernissage de cet artiste très Out, donc très In, vraiment néo-trad réinventé où vous êtes allé avec votre petit Jérémy. Il est teeeeeellement mature pour ses 8 ans. Les collègues de travail adorent ces anecdotes.

 Ou encore ce Montrachet quand même pas mal qui goûtait le beurre (prononcer beuw) et les fleurs (prononcer fleuw) bu sur le poulet pop corn en fin de semaine dernière, avec les Crocs dans les pieds, pendant que Raymond faisait des flats dans la piscine pour faire rigoler les p'tits cousins. Au final, ca renseigne personne, mais ca en jette.

-L'occasion d'envolées lyriques qui frôlent le manque de pudeur. Lorsque votre vin est doté d'un "port altier, d'une démarche féline, et d'une ossature pointue et découpée" faut se demander si l'enjeu c'est de mettre le vin de l'avant, ou plutôt de mettre le dégustateur de l'avant. La langue française est riche, belle, et permet un agréable luxe de poésie pour décrire les vins, mais le but principal reste la communication. Si je parle d'un vin ardent, fougueux, et svelte mais à la fois timide et ingénu, pas certain que le public cible soit servi.

En gros, faut se demander pour qui, et pour quelles raisons on rédige des commentaires.

Comme pour beaucoup de choses, l'idéal ca reste une bonne dose de jugement. Le jugement, c'est, par exemple, de pas aller fournir de couverture médiatique à la mouche sur le timbit de l'adolescent en région. C'est disgracieux. C'est non. Pas timbit mouche ado. Non. Méchant poodle TVA.

Le jugement, c'est de couvrir la présence de faune locale sur le timbit à partir du cheval, en montant. Ca c'est de la nouvelle...

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