mercredi 29 décembre 2010

De la diversité, comme réel obstacle au plaisir du vin

Je sais, c'est le contraire de ce que j'avançais hier. On s'enlise, c'est clairement le temps de quitter le navire.

N'empêche, un article intéressant aujourd'hui sur "The wine economist", qui se nomme

"The paradox of «Wine» choice" ( http://wineeconomist.com/2010/12/27/the-paradox-of-wine-choice/ )

En gros, parallèle intéressant entre l'épicerie, et un des produits qu'on y trouve. Dans un super-marché grande surface, on trouve quelques 47 000 produits. C'est 5 fois plus qu'il y a 35 ans.

Et sur les 47 000 produits, on compte généralement plus ou moins 1500 vins différents.

C'est nettement pas assez....

Non, je rigole, y'a de quoi faire pour rincer la lasagne aux légumes du souper (surtout si la section bordeaux regorge de vins modestes issus de petits millésimes. Voir notice "végétale" dans le lexique...)

Je comprend que pour la majorité des gens, c'est trop. C'est difficile de faire un choix. Difficile de faire un choix, puisqu'on met toujours de l'avant que c'est noble d'être un bon consommateur. Un consommateur averti. Qui fait le meilleur choix possible. Qui en a le plus pour son argent. Qui fait l'Achat rapport qualité/prix optimal.

Je suis le premier à regarder la section des macédoines de légumes chez Loblaws, en me demandant qui veut vraiment autant de choix dans le rayon du légume mou et insipide. Prenons une fêve jaune en canne. Une marque haut-de-gamme, une marque bas de gamme, je suis parfaitement heureux, et je fais mon choix sans problème: Je les laisse aux autres... J'ai pas envie de magasiner ma macédoine en lisant le protégez-vous, et de me sentir édifié parce que j'ai acheté LA macédoine...

Mélange de maïs


Mais dans le fond, que ce soit le vin ou les haricots, faut se détendre. C'est pas un concours. Y'a rien à gagner. Faut lâcher prise. Au pire, le vin aurait pu être meilleur Jacqueline, mais quand même, l'épisode de Virginie de ce soir était trépidant. Le verre, il est pas à moitié plein, hein?

mardi 28 décembre 2010

De la diversité, comme réel incitatif à boire du vin

Contrairement à la plupart des gens qui ont eu la piqûre en buvant du vin, mon coup de foudre a été assez différent.

Dans ma famille, on buvait pas vraiment de vin. Mes oncles et tantes oui par contre, et lors de réunions de familles, ils s'extasiaient à goûter des vins différents. Je trouvais ça plutôt étrange, intriguant. Je pigeais pas "what the fuzz was about".

Et plus tard, je me suis rendu compte qu'on vend, au québec, environs 20 000 sortes de vins différents. 20 000 fois des raisins écrasés, qui fermentent, qu'on met dans une gugusse archaique, une bouteille de verre, dont l'orifice est obstrué par un bout de bois... C'est plein de symbole, y'a un côté vraiment romantique à la chose. Et après, pour le même objet, en fonction de la provenance, de l'Année de production, ca peut coûter 8$ ou 3000$. Un peu comme pour des billets de pestacles (synonyme de spectacle), y'a des gens qui font la file, et sont prêt à tuer pour obtenir certaines cuvées.

C'est étrange, ca soulève les passions...

Et sincèrement, si le monde merveilleux des cornichons en pots m'offrait autant de diversité à explorer, en me proposant des cépages de cornichons, et des producteurs mythiques, de petites productions, de nouveaux millésimes de pickle édition spéciale, je serais mordu de cornichons. Je les collectionnerais, en pensant, ému, à ma prochaine bouchée du fameux légume, délicatement mariné. Je trouverais surement, en comparant des pickles, que certains sentent la fraise, le cuir, avec une touche un peu acacia.

Je serais un pickle snob. Je gazerais l'assemblée sur ce souvenir d'un pickle marinade spéciale aneth/zest de citron du sud de l'italie, et de l'émotion ressentie... Je me rentrerais des pickle à l'Aveugle, en essayant de trouver le cultivar. "Y'a le côté un peu anis qui me fait dire amérique du sud, mais en même temps, c'est plus craquant, comme les dill allemands de l'entre deux guerres"...

C'est la variété, la diversité, qui rend la vie passionnante.

J'ai choisi le vin parce que toute ma vie, je vais découvrir, je vais essayer des trucs nouveaux, je vais apprendre. J'aurai jamais fait le tour. C'est impossible... ils arrêtent pas de sortir de nouveaux millésimes, sans aucune considération pour l'amateur qui essaie de faire le tour...

Émile Peynaud présente le dégustateur comme un détective, yeux, narines et bouche à l'affût. Ca me plaît, mais versus le boulot de détective, ça a surtout l'avantage d'être plus hygiénique que de jouer avec des cadavres. Moins de microbes.

samedi 25 décembre 2010

Du beau, du bon et de la perfection

"Boire du vin et étreindre la beauté..." - Omar Khayyâm

Dans le même esprit que le précédent billet, une discussion récemment sur la notion de bon.

Sur la table, un vin, modeste, plutôt sympathique. Et un autre, plutôt cher, californien, et travaillé au possible. Une grande réussite technique, mais peut-être un peu sans âme. Et la discussion qui s'en suivit.

Comme de quoi, ce vin pourrait être produit n'importe où. Rien ne dépasse, rien ne laisse à désirer, les tannins sont fins, veloutés, parfaits. Le profil aromatique est "textbook" bordelais élaboré dans le nouveau monde. C'est un vin produit en laboratoire. Mais en même temps, c'est bon. Très bon. Rien à dire.


C'est comme cette performance. C'est un produit commercial, étudié, léché, travaillé. Mais c'est impossible, instinctivement de pas être séduit. C'est pop, facile d'approche, elle est sublime, avec un sourire naïf qui nous serre le coeur. Ses yeux... une jeune fille aux yeux comme le désert...

C'est bon, même si c'est "mal". C'est plutôt inné d'aimer ça...

Dire que c'est pas bon, c'est aller à l'encontre de ses instincts, par pur idéalisme, par convictions. C'est l'intelligence qui prend le pas sur l'émotion.

C'est regarder un vin peu agréable, mais authentique, typé, et de dire: "C'est pas séduisant, c'est austère, mais c'est authentique, donc ca me plait". C'est acquis. Ca excite les experts, parce qu'ils connaissent ça, et les simples mortels y voient pas la grandeur.

C'est la musique sérielle, c'est le nouveau roman, c'est l'art dans ce qu'il a de plus expérimental et de moins sensuel. C'est la réflection logique comme précepte de la création d'une oeuvre d'art. La démarche, ou l'origine, ou la raison d'être ont préséance sur la réelle beauté de ce qui se trouve dans le verre, ou sur la toile. C'est tenter d'omettre l'aspect émotif, pour faire "ce que doit". C'est beau parce que c'est vertueux, parce que c'est difficile à faire. Parce que ca va à l'encontre de ce qu'on connaît. Ca donne à peu près ceci.



C'est insupportable. Les gens adorent. 65 000 auditeurs, 165 "likes" et 12 "dislikes".

Les puristes vous diront que c'est un chef-d'oeuvre. Parce qu'ils comprennent pourquoi c'est grand, l'intelligence derrière le morceau, la finesse du raisonnement. Voici un commentaire de Stockhausen, que vous venez d'écouter: (Merci à mon pote Pal sur celle-là, c'est de la bombe)

"music is the product of the highest human intelligence, and of the best senses, the listening senses  and of imagination and intuition. And as soon as it becomes just a means for ambiance, as we say, environment, or for being used for certain purposes, then music becomes a whore, and one should not allow that really; one should not serve any existing demands or in particular not commercial values. That would be terrible: that is selling out the music." -Stockhausen,  Advice to Clever Children: Stockhausen on the “Technocrats” 
 Interview, Salzburg, July, 1996  

Méchant, Méchant méchant méchant Stockhausen. Le plaisir, c'est pour les faibles. Donc, pour Stockhausen, juste pour lui, une demande spéciale:



Mais dans le fond, plus loin que ce qui est beau, ou bon, il y a quelque chose de rare, le "grand". Le grand, c'est quand la tête et le coeur, d'un commun accord, vibrent. Loin d'être parfait, c'est authentique, pur, ou parfaitement imparfait, vrai. D'une grande intelligence émotive... Et souvent, le grand fait consensus, entre les profanes et les experts. Tout le monde arrête de parler. Y'a que la musique, le vin, les gens autour de la table.
C'est bon, c'est bien construit, c'est émouvant, et c'est pas parfait. C'est parfait...

I like...


De la notion de Tirroir, versus la main de l'homme.

Le terroir, ca fait vendre. C'est émouvant. C'est magique, insaisissable. D'ailleurs, en dégustation, si vous êtes peu inspirés, n'hésitez pas à déballer un  "On sent bien le terroir, hein?".

Personne osera vous contredire. Le terroir, c'est sacré.

Or, qu'est-ce que c'est le terroir? C'est une excellente question, je vous remercie pas de l'avoir posée. Exposons.

Le terroir, en fait, c'est un ensemble de facteurs locaux spécifiques qui font qu'on fait du bon pinard içi, et pas l'autre côté de la clôture. Ça désigne entre autre le type de sol, le climat, et jusqu'à un certain point le cépage typique utilisé, et parfois même la main de l'homme. J'y ajoute même les levures locales. Ah, et j'allais oublier, ca prend une bonne dose d'inexplicable.

En gros, à la question "Qu'est-ce que le terroir?", n'hésitez pas à répondre "The truth is out there", en vous signant rapidement.

Autre fait notoire: Personne vous dira qu'ils sont installés sur un petit terroir. Grand terroir, c'est un pléonasme. Ca vient toujours ensemble de toute façon. Vous trouverez des producteurs installés en région marécageuses, travaillant la vigne en cuissardes, qui vous bassineront avec leur grand terroir.

Et dernière chose, la notion de terroir, c'est d'origine européenne, et les européens sont généralement prêts à défendre le fait que ca existe pas autant ailleurs sur la planète.


Dans l'ancien monde, histoire de renforcer le stéréotype, c'est souvent un papy mystérieux, se promenant à la pleine lune, et à moitié muet qui fait le vin sur les meilleurs vignobles. Né d'un demi-dieu et d'un pied de vigne, il a juré de jamais dévoiler ses secrets, et il emportera avec lui dans la tombe la recette de son vin unique et convoité. Il déclare qu'il fait rien, que c'est le terroir qui fait tout. On goûte le vin, et c'est grand...

Dans le nouveau monde, les ceuses qui font du bon vin, c'est des docteurs en oenologie qui ont leur permis de machinerie lourde, et un casque jaune sur la tête. Ils punchent 9 à 5, avec les cuves inox thermorégulées horizontales rotatives, nettoyées à l'ozone, et contrôlée par une console électronique. Ca déchire. Ca crie: "j'ai le pognon, je fais du grand vin envers et contre tous". L'approche, elle est pas romantico-naive, elle est technico-scientifique. On goûte le vin, et c'est grand...

Ca nous aide pas tant...

Et dans le fond, pourquoi pas? Si l'humain est capable de tirer d'une terre donnée un grand vin, c'est pas ça qui définit c'est quoi le terroir? Si il a les connaissances pour faire les bons choix, est-ce qu'un terroir apparemment modeste peut devenir grand entre les bonnes mains? Est-ce que les viticulteurs du nouveau-monde doivent renoncer à l'idée de la grandeur sous prétexte que ça fait pas 500 ans que des communautés religieuses "checkent ça"?


Mon avis sur le sujet, c'est que la notion de terroir c'est plutôt surfait. On devrait presque parler de tirroir, tellement c'est fourre-tout.
Bloc de rangement à poser en teck lamellé collé

Pour faire du bon vin, faut trouver un coin de pays où la vigne est capable de faire mûrir des raisins, idéalement sur une longue période, et où elle sera pas carencée. Mais sur le fond, c'est l'homme qui choisit ce terrain, qui décide de planter un cépage adapté, qui le plante à flanc de coteaux, qui taille court pour diminuer les rendements, qui fait une vendange en vert, etc... Je pense que la raison pour laquelle la bourgogne produit de si grands vins ( région réputée pour son terroir d'Exception ) c'est surtout parce que ca fait 800 ans qu'on zigonne dans un carré de sable grand comme un terrain de baseball, en regardant ce qui donne des bons résultats année après année. C'est indéniable que des terrains sont plus appropriés, mais ca reste les choix humains qui sont en grande partie responsables de la qualité.

J'achète des vins de bourgogne, et je me fais fréquemment trahir par des vins provenant de grands terroirs. J'ouvre des bouteilles, conservées quelques années, provenant de grands millésimes, l'oeil émerveillé et un peu humide quand même, en me disant "Tonight is the night" et crac! C'est la trahison bourguignonne. Malgré le grand terroir, l'humain qui zigonne dessus l'a échappée cette année. Il a fait du vin modeste. Mais le prix est resté exorbitant.

Je vous laisse sur 2 avis opposés sur le rôle de l'homme dans le vin, provenant de 2 géants d'une même région (possédant un grand terroir en passant).

Rencontrés tous les deux à l'automne 2009 à un jour d'intervalle, Olivier Humbrecht, du domaine Zind-Humbrecht, et André Ostertag, du domaine Ostertag, travaillent tous deux en biodynamie. Olivier laisse tout aller, il laisse la nature s'occuper des fermentations, il touche à rien. Résultats? C'est souvent bon, parfois moyen, et à l'occasion désastreux.


André Ostertag contrôle les fermentations, et il nous mentionnait, alors qu'on philosophait un peu sur sa vision du vin: "Olivier c'est un pote, il fait du bon vin, mais j'ai un avis différent. C'est pas la nature qui fait du bon vin, c'est l'homme. La nature, au final, elle fait du vinaigre si on touche à rien..."

Au final, je suis d'avis que c'est plutôt match nul. Sans terroir correct, aucune possibilité de grand vin. Sans l'humain pour prendre les bonnes décisions, on boirait du vinaigre de vin rouge.

Alors voilà! Plus de chicane s'il-vous-plaît, tous les enfants ont gagné


Ca se passe à 7 minutes 10 secondes.

vendredi 24 décembre 2010

De l'art de vivre dangereusement en émettant une opinion sur tel ou tel bien

Je reprends l'analyse d'un ami qui me semble judicieuse.

Savez pourquoi les critiques sont si appréciés dans leur travail, qu'il s'agisse de théâtre, de voitures, de vin ou de restaurants? Parce qu'ils réduisent le risque.

Acheter un bien c'est risqué. Nos moyens étant pas illimités, y'a toujours des chances de se tromper. C'est ce qu'on nomme le coût d'opportunité. Parce que si j'achète un Pétru (on dit un pétru, des pétrus), je rennonce à 27 caisses de fuzion. Ça c'est du coût d'oportunité musclé.

Se tromper ça peut être:

-J'aime pas le vin que j'ai acheté, c'est catastrophique, j'ai "perdu" 14,25$

-Le vin est moins bons que dans le temps, c'est terrible, j'ai perdu tout dignité en amenant ça au party de noël. C'en est fini de mon image de connaisseur wine snob.

-L'accord met et vin est raté, j'aurais du opter pour le merlot maison nicolas plutôt que pour le cabernet, c'en est trop, adieu monde cruel.

Donc, vous voyez bien, c'est risqué acheter du vin. Et les critiques, en se prononcant sur la qualité d'un bien, contribuent à réduire le risque. En disant que le vin "possède une ossature pointue et découpée" (journal voir il y a quelques années) le critique permet au lecteur moyen de reconnaître quelque chose qu'il aime (ou pas) dans un vin, à savoir: une ossature pointue et découpée.

Ça me semble évident. Je suis d'ailleurs très amateur d'ossatures pointue et découpée. C'est la moinde des choses pour un homme de goût.

À mon avis, la meilleure critique tentera de décrire le vin de la façon la plus objective possible. Après coup, ça permet de se reconnaître ou non dans la description, et d'investir ses deniers durement acquis sur le bien en question, ou pas. En même temps, soyons honnête, ce qu'on cherche réellement en achetant du vin, c'est des moments un peu magiques, un peu émouvants. Et les descriptions pleines de superlatifs à l'américaine, ca fait rêver. C'est un peu paradoxal, j'en conviens. Je sais que si je parle avec émotion d'un vin à certains amis, ils se précipiteront pour en acheter, plus que si je déballe une liste d'épicerie de sensations. Je suis pas encore tout à fait certain de la conclusion de ce raisonnement....

Mais procédons, on s'enlise dans les questionnements.

Je me propose donc de vous faire des suggestions pour accompagner vos plats typiques du temps des fêtes. Et à l'instar de certains critiques, je ferai quelque chose d'incroyablement courageux: Je vais me commettre en osant déclarer que certains vins sont bons.

-Avec la dinde chèsse, surtout si vous avez des canneberges en cannes, évitez les vins rouges achèssants, optez pour la bourgogne. Et question d'éliminer le risque, voici une suggestion: Optez pour la romanée 2006 du comte Liger-Bélair, à 800$, et allez en paix: Je vous garantie que c'est bon dans le verre, et que ça coule la dinde avec brio. Vous voilà soulagé, .

-Avec le vol-au-vent au poulet, Optez pour un grand bordeaux blanc. Il y a d'ailleurs du Haut-Brion blanc de dispo. Aucun risque de ce côté, c'est que du bon. Un 600$ bien investi.

- Avec le "ptit pain gumbo", particulièrement si vous utilisez beaucoup de céleri, et un boeuf haché assez relevé vous apprécierez le caractère noblement végétal d'un vieux bordeaux. Foncez pour cos d'Estournel 1985, je vous le confirme, vous pouvez acheter les yeux fermés. Ça le fait grave. Ne me remerciez pas, j'suis comme ça, le coeur sur la main quand vient le temps de défendre les intérêts du consommateur en goûtant des grands vins.

Ce qui m'amène à deux constatations sur la critique en guise de conclusion:

-Faire des accords réussis avec des grands vins, c'est pas très difficile. Faire des accords intéressants avec des vins accessibles, ca prend un peu plus de discernement. J'ai pas de misère à croire qu'un steak avec un haut-brion, c'est sympathique.

-C'est pas particulièrement compromettant de déclarer qu'un solaia de 250$ est bon. Y'a des bonnes chances que ce soit pas mal. C'est défoncer des portes grandes ouvertes... Dire qu'un vin de 14$ est grand, c'est autre chose. Ça prend un peu plus de courage...

En terminant, alors que plusieurs personnes voient dans l'achat d'un vin un risque, celui de tomber sur un vin qui leur plaît pas, moi j'y vois plutôt une opportunité. Celle de faire l'expérience de sensations nouvelle, de découvrir un vin ayant un profil original, une personnalité affirmée. Worst case scenario, c'est pas très bon, et on passe à un prochain appel.

Alors, osez vivre dangereusement!

Joyeuses fêtes, et faites exploser les commentaires avec ce que vous avez dégusté en cette période de célébrations!

mercredi 22 décembre 2010

De l'art d'ouvrir une bouteille de champagne avec le chic







Qu'est-ce que c'est avoir le chic? Allons-y progressivement, gradationnons:

-C'est arriver 15 minutes en retard au cinéma, et s'asseoir alors que les derniers previews se terminent et que le film débute

-C'est avoir du rockstar parking (lire, directement en avant de l'établissement visité) en allant manger sur crescent le samedi soir

-C'est garder sa flute à champagne tout à fait droite alors qu'on fait des tonneaux dans un escalier, et arriver à la fin avec le contenu du verre intact. Se lever en souriant devant la foule ébahie, en déclarant que le pire a été évité.

-En dégustation à l'aveugle, C'est essayer "Je suis vraiment pas certain, mais ca me fait vraiment penser à du bourboulenc qui aurait quelques années de bouteilles, mais sur un millésime solaire" et tomber directement dessus.

Voilà, c'est ça avoir le chic. C'est fastoche, s'agit de saisir l'opportunité. Et s'il-vous-plaît, il faut aussi avoir l'air désintéressé, comme si c'était banal.

Et avec les réjouissances de la nouvelle-année qui se bousculent sous le sapin, passons en revue le rituel typique de l'ouverture de la bulle, en mode gradation encore une fois:

- Minoncle Gaston, légèrement cocktail/détendu  ouvre la bulle comme un barbare, avec une déflagration qui évoque le chasseur soviétique franchissant le mur du son et en splouschant la robe de belle maman, aussitôt suivit du rire gras comme-il-se-doit.

-Minoncle Gaston, franchement esquinté, s'essaie à l'opération du sabrage avec un très rassurant "Checkez ben ça, ça va ben aller", et ca se termine en bain de sang, et en visite à l'hosto.

-Minoncle Gaston, plutôt croche, propulse le bouchon dans le sapin qui tombe sur la table, les chandelles embrassent le conifère, les festivités se terminent sur le trottoir et dans les larmes, parce que la maison a brûlé, et surtout parce que Jérémy a oublié son nouveau Ipod touch 32 gigs dans le brasier.

-Minoncle Gaston, sur le point de soigner une gastro, sert le champagne légèrement trop froid dans une flûte innapropriée, ce qui l'empêche de s'exprimer pleinement. La soirée est ruinée, les enfants pleurent et veulent rentrer à la maison, et le chien jape. Ca manque cruellement de "gracious living"

Donc ce noël, prenez les choses en main, alors que Gaston termine son 8e Gin tonique et que son instinct de chasseur-cueuilleur l'incite à se mettre en quête d'une mousse à répandre sur le tapis, histoire de prouver son statut de mâle alpha, empoignez la bouteille, et procédez à l'ouverture dans le style dit du "typhon nippon" tel que présenté dans le vidéo ci-haut. En plus, ca épate les jolies filles présentes, et ça vous vaudra des commentaires comme "C'que t'es fougueux alors..."

Z'aurez le chic, voyez?

'Vous reste 8 jours pour pratiquer.

dimanche 19 décembre 2010

Du temps qui passe, et qui emporte avec lui le rire des enfants...


Bon, avant de lire, faut faire le devoir imposé. Écouter le vidéo, et se laisser emporter par cette délicieuse mélancolie.

Avec le temps... avec le temps on change. On évolue, puis c'est la décrépitude.

Avec le temps... avec le temps le vin change. Il évolue, puis c'est la décrépitude.

Une connaissance ayant une énorme cave à vin particulièrement bien garnie, a une étrange attitude en dégustation. En ouvrant des bouteilles de sa cave, alors que le vin est à l'apogée de sa vie, d'un équilibre parfait, à cette jonction optimale entre la fougue du fruit et la plénitude, la sagesse de la vieillesse, alors qu'il offre tout ce qu'il a à offrir, il est déçu, et a le raisonnement que "Shit, Ça aurait pu attendre encore"....

Ce qui nous amène à s'interroger sur le rôle de la cave à vin.

Usons d'un vieux proverbe chinois:

"L'homme futil croit que l'objectif de la cave à vin est de faire vieillir du vin. L'homme sage comprend que l'objectif est de boire du bon vin. ( Souvent )." - G. Khanys


Voilà, je pense que ca résume bien l'idée. Quand c'est bon, y'a pas de raison d'attendre. Le vin, c'est fait pour boire. Et si vous cherchez quelque chose à idôlatrer, plutôt que de mater vos bouteilles, procurez vous quelques trophées de mini-putt dans une vente de garage. Ca décore tout en étalant votre bon goût, et ca se perdra jamais.

Et je vous laisse sur le vidéo qui explique le titre de cette chronique:


Une chanson de Renaud, qui chantée par ces deux monuments, me chamboule à chaque fois, en pensant à mes mistrals gagnants d'antan...

samedi 18 décembre 2010

Du parallèle entre la performance d'un vin, et de la performance sportive

Je dis souvent que le vin est dans la Zone. Z'avez vu, j'ai mis un grand Z. C'est parce que c'est important.

L'appréciation du vin c'est quelque chose d'extrêmement subjectif. Ca dépend de nos attentes, de notre état d'esprit, du moment, de nos goût...

Mais certains soirs, on dirait que les astres s'alignent, et que le vin se livre avec une sensualité presque insolente. Le temps s'arrête, l'instant d'un moment autour d'une bouteille. On lâche un vigoureux "Fichtre", "Ata-boy" ou "Oh my god Jacqueline".

Et le même vin, le lendemain, peut sembler anodin.

Et vous avez surement déjà vécu cet état de concentration extrême, de comfort total pendant l'effort, en pratiquant votre sport favori. Plus rien n'existe, que cet objectif. État difficile à atteindre, et qu'on essaie de maintenir le plus longtemps possible. Cet état, c'est ce qu'on appelle "La zone". Et les sportifs de haut-niveau ont la capacité de se mettre dans la zone rapidement, et d'y rester.

C'est particulièrement le cas pour un des sports les plus nobles qui soit. Une joute de taille, où l'enjeu, c'est la régularité, la constance, la persévérance, sur 18 longs trous. Un sport où on s'affrontre, d'abord et avant tout, soi-même. Et son plus fier représentant a cette capacité de concentration, ce regard fier, pur et beau du prédateur sauvage. Vous avez deviné, je parle bien sûr du Mini-putt, et de Carl Carmoni, la merveille moustachue.


"Dominant" et "élégant" sont les deux termes qui me viennent à l'esprit en regardant ce vidéo. Carl est vraiment au sommet de la chaîne alimentaire du mini-putt. Et peu d'hommes ont autant fait pour leur discipline. Admirez la fougue, le sérieux, et l'esprit sportif. Jamais de débordements disgracieux qui pourraient indisposer l'adversaire, et une certaine retenue dans la victoire. Quel Ahtlète...

Et on peut difficilement lui reprocher de l'avoir fait pour l'argent, alors qu'il se bat pour des 350$. Il possède un bien rare, mais précieux, qui le rend pratiquement indestructible: La passion!

Donc, la prochaine fois que vous ouvrez une bouteille, histoire de provoquer le destin, usez d'un "ENWOYE DONC!!!!" ou encore "CA SE POURRAIT, CA SE POURRAIT!!!!"

Et alors, si le vin est dans la zone, qu'il embaume la pièce, et dévoile ses charmes sans retenue, n'hésitez-pas, en signe de victoire et en l'honneur de ce grand homme, laissez-vous aller à un vigoureux: "BIIIIRDIEEE!!!!!"

Du fait de se sentir vivant

Hier soir. Un ami vient de déménager, il prend possession de sa nouvelle maison. Après un brin de ménage, on laisse place au vin dans les verres. Un Bolgheri, appellation fourre-tout italienne qui permet à n'importe qui de faire n'importe quoi. C'est souvent moderne, fait de cépages internationaux. 2005. Pas un minémise de référence.

La musique emplit la pièce, et le vin est dans la zone. Le moment est simple. Rien en tête, que l'instrument d'un bonheur un peu niais au bout des doigts, un verre de vin, d'un rubis châtoyant, aux accents de cèdre, de cassis, de graphite, et une finale légèrement kirschée. C'est bon, pas besoin de parler, le vin le fait pour nous, avec Daniel Lavoie qui joue à fond, parce qu'il a encore quitté son ïle. Les sens sont en éveils, et on est en vie. Beaucoup. C'est simple.

Le beau, la grandeur, c'est principalement dans l'oeil de l'observateur, dans la bouche du dégustateur. On se prend à philosopher que le bonheur, c'est peut-être paradoxalement d'être capable de se contenter de ce qu'on a, tout en ayant envie d'améliorer son sort. Peut-être que non. Mais ce soir, j'voudrais rien d'autre que ce Bolgheri dans mon verre.

vendredi 17 décembre 2010

De l'art de risquer son palais pour le bien du plus grand nombre

Voici un commentaire de dégustation, ramassé sur le site Time U.S.

Saviez-vous qu'on fait du vin partout aux États-Unis? Au péril du bon goût, on fait du vin dans les 50 États. Disons que la définition de vin est parfois un peu laxiste...

Le lien ci-bas contient les commentaires de dégustation de Joel Stein, qui dégustait avec Gary Vaynerchuk. Certains dégustateurs n'hésitent pas à souffrir pour le consommateur. Chapeau bas messieurs...

Le vin de l'indiana, comme en atteste ce commentaire de dégustation, semble pas avoir cartonné...

   "The first comment from the wine-tasting party that wasn't a cry of excruciating pain was "I feel it in my colon". This wine hurt my ears. It's raw. It's sweet and sour and thick and seeking revenge. It smells like something bad happened at the frat house that no one wants to take responsibility for. Until we tasted the wine from Cape Cod, we thought this was some kind of Platonic ideal of bad wine." -by Joel Stein

http://www.time.com/time/interactive/0,31813,1837305,00.html

Je vous laisse découvrir le commentaire sur le vin de Cape Cod ; )

Et vous, votre pire expérience de dégustation?

De la notion de législation, comme entrave ou comme stimulant

http://www.mercurynews.com/food-wine-headlines/ci_16826868?nclick_check=1

Article intéressant, sur des producteurs qui font des assemblages de plusieurs minémises...minésimes..millésimes!

Voilà ce que j'appelle vivre dangereusement. Ça c'est du statement. On brise les frontières, rien peut nous arrêter!

On se détend. C'est de l'assemblage de millésimes. Or, dans le monde sacré du vin, c'est tout à fait inconcevable. Ou plutôt, c'est inconcevable d'en parler. C'est tabou. C'est pas beau. Je t'ai dit de la garder dans tes pantalons et de pas la montrer au monsieur.

Dans la plupart des pays, on permet 15 à 25% de "lousse" en ce qui a trait au millésime. Ca veut dire qu'à certains endroits, on peut mettre 25% de 1987 dans un vin étiquetté comme étant un 2007. Et on a également la possibilité de mettre 25% d'un autre cépage que celui annoncé, et 25% d'une autre origine que celle annoncée.

C'est pas beau du tout. C'est pour cette raison que même si on le fait, on garde le tout secret. Et idéalement, on liquide les témoins ( Ca fait du composte en plus, c'est non négligeable dans l'équation.).

Et pourquoi pas? Si le vin est bon dans le verre, sérieusement, why not? (peanut?)

Je vous donne un exemple vécu. Avec des collègues sommeliers, on visite un producteur. Vous suivez jusqu'ici? C'est là que ca se corse. On déguste plusieurs vins, dont un pinot noir à 30$ ayant son appellation bien en vu. C'est modeste. Très modeste. Trop modeste. C'est pas fameux, ils l'ont échappé. Ca arrive, c'est vraiment difficile faire du bon vin dans certaines circonstances. On continue la dégustation.

Le producteur nous mentionne alors un autre pinot noir à 13$ qu'il pense essayer de commercialiser sur le marché Québécois. On démontre de l'intérêt, pour le goûter. Malaise. Finalement on goûte, et c'est sincèrement très bien fait! Du fruit, croquant,séduisant, beau vin. Mais le vin a pas d'appellation, parce qu'il contient un pourcentage élevé de pinot noir en provenance du chili.

Ce qui amène la réflection suivante: Est-ce que je préfère un vin arborant une identité locale forte, mais de piètre qualité, et vendu trop cher, ou un vin dénué d'identité, mais qui fait la job dans le verre à bon prix? Difficile de réponde à ce questionnement... Je pense quand même que la vérité est dans le verre. Je comprend en même temps que plusieurs vins sont un peu des témoins d'un terroir, d'un savoir-faire particuliers, et c'est ce qu'on cherche à goûter. Mais quand je vois "central coast" ou un très générique "bordeaux" sur une bouteille, je contient mon émotion. Le vin peut être grand, mais des appellations aussi vastes sont loin de garantir une qualité élevée...

Un ancien directeur de l'INAO (institut national des appellations d'origines) mentionnait, et je cite, que

"La typicité doit primer sur la qualité"


C'est terrible.

Sauf que dans le vin, la notion d'authenticité revêt souvent une importance extrême. Dans le fond, à bien y penser, si on est capable en mélangeant du pinot noir chilien et du cabernet de bordeaux de faire un vin de bonne qualité, qui soit meilleur que la somme des parties, pourquoi pas? La contrainte, elle est purement humaine. On se la fabrique en décidant que c'est innaceptable, que c'est un crime de lèse-cuvée que de mélanger l'impensable.

Personnellement, la solution, je trouve que c'est plus la transparence. Jouez franc jeu, dites-moi ce que la bouteille contient, et permettez au consommateur d'être juge en bout de ligne. C'est mal de vendre du vin californien comme étant francais, mais si on indique que c'est un mix des deux et que ca goûte bon dans la bouche, pourquoi pas?

Les règlementations devraient permettre de défendre l'usager, le consommateur, pas freiner la créativité des producteurs. Je suis prêt à parier ce que vous voulez qu'on peut faire quelque chose de rudement intéressant en mélangeant un peu de Sassicaia '97 avec un peu d'Opus one '96 et du Haut-brion 1990. Et peut-être un peu d'hermitage de Chave, pour le côté poivré. Je dis pas qu'on doit le faire. Je dis juste que c'est idiot de se priver d'essayer, sous prétexte que c'est mal.

J'ai toujours trouvé qu'avec une touche de white zinfandel, mon Yquem est plus aérien...

Surtout pour la baignade estivale

jeudi 16 décembre 2010

De l'art de rincer l'huître avec du blanc minéral

Hier soir, avec les potes, c'était l'hécatombe de mollusque. Comme il se doit, avec beaucoup de vin blanc, parce que quand même, quand on ouvre des huîtres à la chaîne, la déshydratation guette. C'est David contre Goliath, le dégustateur affamé qui traque la bête tapie dans le coquillage. Sauf que Goliath remporte à tout coup, dans la mesure où le dégustateur s'ouvre pas la main avec le couteau à huîtres.


Sincèrement, le premier humain qui a découvert que ca se mangeait avait faim en ta... Toujours est-il que certaines personnes sont passées maîtres dans la dégustation d'huîtres. Jetez un oeil au http://www.oysterguide.com/
C'est vraiment chouette, avec les cartes et tout le bazar.

Et comme le dégustateur est un animal civilisé (le fait qu'il enterre ses morts, et qu'il écoute Virgine par exemple, sont des signes indéniables de civilisation) il choisira, de préférence, un blanc vif et minéral pour accompagner les huîtres.

Mais qu'est-ce que la minéralité? Vidons la question.

La minéralité c'est:

-Parfois relié au caractère très vif, très tendu du vin. Acide, quoi. Pour pas dire, brutalement acide.

-Souvent, ca fait plus référence à des odeurs, des arômes minéraux. Pensez à l'odeur d'une cave humide, pensez au frottement de la craie sur le tableau, et à l'odeur de vos mains après avoir écrit à la craie. Pensez à l'odeur du crayon qu'on éguise full-throttle. Pensez à une bonne vieille débarque dans la gravelle quand vous étiez petit. Pensez à un briquet, à la pierre qui frotte, mais la flamme ne s'allume pas. Ca, c'est la minéralité.

-À la mode. On utilisait pas ce terme y'a une vingtaine d'années. Maintenant, tous les sommeliers qui se respectent trouvent la minéralité un peu partout. Ca fait sérieux, et personne ose jamais contredire un statement comme: "belle minéralité!"

-Un peu n'importe quoi, aussi. On utilise souvent ce terme un peu à tort et à travers. Une capsule vraiment intéressante datant de 2005 par Hervé Bizeul, viticulteur du midi qui élabore de grands vins là où il serait pas nécessairement supposé le faire, couvrait superbement bien le sujet. voici le lien, c'est croustillant, et les commentaires valent le coup. http://closdesfees.com/blog2/index.php/post/2005/04/07/6-mineralite-le-mot-a-la-mode

Et au final, c'est entre autres le fait que l'huître a un caractère salin, iodé, minéral marqué, qui permet des accords si intéressant... c'est aussi parce que du blanc élancé, on aime ça...

De l'art de noyer le poisson (dans le vin) ou plutôt de pousser le bouchon trop loin



Trouvé sur un blog vin qui se nomme Vinography, ce vidéo des producteurs de lièges.

La production de bouchons de liège est une industrie de taille, particulièrement au Portugal, où elle ferait vivre quelques 30 000 personnes. Le liège est récolté sur des chênes, et se situe entre l'arbre et l'écorce. Il faut ensuite attendre environs une dizaine d'année pour que l'arbre se refasse une écorce qu'on pourra ramasser à nouveau. Comme des moyens alternatifs sont maintenant de plus en plus utilisés pour fermer les bouteilles, on craint que les forêts de chênes-lièges disparaissent tranquillement, puisqu'elles ne feraient plus vivres les populations locales.

Voilà, c'est tout le drame de l'industrie du bouchon.Or, l'engin en question est parfois responsable d'un défaut du vin, vin qu'on déclarera alors bouchonné. Celà viendrait du fait qu'on nettoie le liège à l'aide de solutions chlorées, et c'est un composé chloré, le 2-4-6 Trichloroanisole (qu'on nommera TCA, ou Marcel pour alléger le texte), qui est responsable du goût de carton bouilli qu'on peut retrouver dans les vins bouchés à l'aide de bouchons contaminés.

C'est fâcheux.

Tranche de vie succulente. L'autre jour, j'ouvre une bouteille de vino avec des potes. Jusqu'ici, on nage dans la banalité la plus convenue. Bon, c'est là que ca devient plus croustillant. La bête en question, je suis allé la chercher chez le producteur, en vélo, en bourgogne. Elle a survécu (de peine et de misère) à une ride de bicyclette dans la garnotte, dans le rack à bagage en arrière, dans une position précaire. Elle a même chu, mais sans se "sploucher". Je l'ai trimballée dans mon sac-à-dos pendant deux semaine. Retour au bercail, direction cellier pendant 5 ans. J'avais dégusté la version 1983 du vin en question (mon année de naissance) chez un producteur de vin où je faisais un stage, et cette expédition en vélo, c'était un peu mon pélerinage à la Compostelle. Voilà, c'est le jour J, l'excitation est palpable. Et crac, je met le tire-bouchon dedans: bouchonnée.

C'est fâcheux.

Dans les dernières années, avec beaucoup de patience, une bonne partie des professionnels du vin ont essayé de propager l'idée, que finalement, le "Twist Cap" (Qu'on nommera Twist Cap pour alléger le texte) c'est relativement pratique. Que c'est pas obligatoirement synonyme de vins modestes. Que ca ruine pas tant que ça le rite séculaire et sacré du tire-bouchon dans le bouchon. Qu'il y a une vie après le liège. Que ca va bien aller. Faut pas pleurer, il en valait pas la peine de toute façon.

Et voilà maintenant des vidéos qui ridiculisent la chose, en prétendant que c'est horriblement polluant d'opter pour une solution alternative. C'est également horriblement polluant de trimballer un bien de consommation d'un côté à l'autre de la planète (Bien que l'on nommera "bouteille de vin" pour alléger le texte) quand c'est pour le vider dans l'évier parce que le contenu est corrompu. On prend des notes à la maison.

La notion d'impact environnemental est à la mode. C'est pour cette raison qu'on emboute....emboîti.....emballe (???) maintenant plusieurs vins, dont plusieurs vins australiens, dans des contenants dits alternatifs. Les emballages de carton ou de plastique sont moins lourds, et ca prend donc moins d'énergie pour déplacer 750 ml de vin du coin "en-bas-à-droite" de la carte du monde jusqu'au coin "en-haut-à-gauche". C'est la logique même.

Grosso modo, boire du vin importé qui traverse la terre, c'est pas le passe-temps de plus écolo qui soit de toute manière.

Revenons-en à nos bouchons. Ce que je déplore, c'est qu'on traite pas tellement du problème dans les vidéos. On noie le poisson, dans un vin de qualité discutable. Pas de mention du fait qu'on a amélioré le processus de création des bouchons, ou de ce qu'est un vin bouchonné. Pas de mention de la différence entre le vieillissement sous liège, ou sous twist cap. Ca fait un peu propagande. Le ton se veut marrant, mais ca vide pas la question, et au final, ca manque plutôt de tact. Ca adresse pas les enjeux...

Si j'opte pour un type de bouchon, c'est d'abord et avant tout une question de qualité du produit. Le bouchon c'est un mal nécessaire, pas une finalité en soi. Je mate jamais le bouchon avant d'acheter une bouteille. Je mate l'étiquette qui me dit ce qu'il y a dans le flacon.

Come on.

"Will I ever know gracious living?" -Personnage créé par Randall Graham, vigneron américain défenseur de la capsule à vis, ouvrant un meursault bouchonné.

De l'art d'être un parfait "winesnob"

"Je ne connais rien au vin. Je me contente du meilleur."

Disait à peu près Winston. (Vous avez vu, en omettant le nom de famille, ca fait plus famillier et snobby)

On le sait tous, avec décembre arrive l'ouverture de la saison du coquetel rasoir (Notez l'orthographe de choix). 
Le coquetel rasoir type est généralement coincé (lire très coincé) et abonde en inconnus, mais est l'occasion de donner du "Très cher", du "plaît-il mon brave?" et du "mais encore?". Party de bureau de la conjointe ou du conjoint, famille éloignée, évènement corporatif. L'important, c'est de pas rater l'occasion de faire une bonne première impression. Ou plutôt, de pas rater l'occasion d'en jeter un max, et d'être délicieusement insupportable. Pour ce faire, quelques trucs simples.

Soyons francs, on boit du vin entre autre un peu parce que ca goûte bon. Mais, d'abord et avant tout, y'a le standing que ca confère.

D'abord, quand on vous serre la main, présentez vous comme un Esthète. 

Ca met cartes sur table.

Alors qu'on vous propose du vin, prenez un Perrier, en mentionnant que:

-Les vins de moins de 50$ vous donnent mal à la tête

-Vous ne digérez pas les vins qui ne sont pas classés

-Les vins plus jeunes que vous vous ennuient énormément.

-Ce vin a déjà été bon, mais les douze derniers millésimes ont été des désastreux

-Parker a donné 93 à ce vin. Vous ne gaspillez pas vos talents de dégustateur sur des vins qui ont moins de 95.

Ou, le très simple mais doublement odieux et efficace:

-Non merci, je préfère le bon vin.

Ensuite, bien sûr, prenez du vin, mais à reculons, en précisant que c'est vraiment pour leurs faire plaisir. Ca vous donnera l'occasion de déballer:

-S'il-vous-plaît, un peu de silence mon brave. Je déguste. C'est sérieux.

-Nonobsant l'absence de réel défaut dans ce vin, je trouve que son caractère empyreumatique fait très vulgaire, pour ne pas dire technico-machin (voir lexique).

-Vous voyez le caractère très, comment dire, très chèvrefeuille, mais presque en allant vers l'accacia? Vous voyez? Non? Ca me semble pourtant frappant...

-Ca me fait vraiment penser à un fer servadou, mais cultivé à hauts rendements, n'est-ce pas?

-Honnête pour un vin de semaine...

-Ca me rappelle un peu le Cheval blanc 47 de hier soir, mais sans la complexité, la race, l'élégance et la longueur. En fait c'est très différent. Ca serait plutôt comme le palmer 61 de mardi soir, mais sans l'intensité, la texture....Non, ca y est pas encore...

-Je me demande bien qui pourrait trouver à ce vin quelconque quoi que ce soit d'intéressant.

-J'aime bien déguster des vins modestes, ca me rapproche du vrai monde.

Pendant la soirée, n'hésitez pas à renchérir avec quelques mentions telles que:

À propos du matériel:

-D'habitude je traîne toujours mes verres. Même en canot-camping. Et j'aurais vraiment du les apporter ce soir...

-Vous avez raison très cher, l'entretien des carafes semble être un vrai cauchemar. C'est pour cette raison que je les jette aux ordures quand elles sont sales...

À propos du grandiose salon double meublé style victorien de l'hôte:

-C'est pas mal, ca ressemble un peu à ma salle de dégustation annexée à la cave à vin, au chalet...

Du vin en général:

-On considère souvent que le mieux c'est d'acheter les grands vins dans les petites années, et les petits vins dans les grandes années. C'est une façon d'envisager les choses, mais personnellement, je préfère les grands vins dans les grandes années...

-J'en parlais justement avec François et Michel hier soir, le vin, c'est plus ce que c'était... La belle époque est terminée...Avant c'était vraiment bien...Mais, monsieur, vous ne pouvez pas comprendre...

Et n'oubliez pas l'adage.

"La culture, c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étend"

S'agit de tartiner ferme dans les coquetels!

D'autres suggestions?

mardi 14 décembre 2010

De l'art de s'attendrir sur un Haut-Brion...et de boire du Fuzion

Suffit de parler du célèbre château Haut-Brion, dans le bordelais, pour que les amateurs de vins aient l'eau à la bouche...

Et pour cause: J'ai souvenir de moments de dégustations magiques, chargés d'émotions, de frissons, à seulement sentir un Haut-Brion rouge 1998. Je me souviens exactement de l'endroit où j'étais dans la pièce, des gens présents, et du temps qui passait plus lentement alors que j'avais le nez dans le verre.

C'est aussi ça, parfois, le vin. Et c'est pour cette raison qu'on entasse tout plein de bouteilles. En espérant qu'au prochain coup de vrille, les astres s'alignent, et que l'émotion soit au rendez-vous...


Le château Haut-Brion produit annuellement quelques 120 000 à 150 000 bouteille de son premier vin rouge. 10 000 à 12 000 caisses. Ca fait beaucoup, beaucoup de bon vin. Pour n'importe quel producteur bourguignon, c'est un volume inimaginable pour une seule cuvée aussi prestigieuse.

Maintenant, parlons du Fuzion. Assemblage de shiraz et de malbec originaire d'Argentine, produit par la maison Zuccardi.

L'année passée, il s'est vendu au Québec près de 200 000 caisses de fuzion. Caisses. Pas bouteilles. Ca fait beaucoup, beaucoup, de palettes de fuzion. Disons 4000. Palettes. Pas bouteilles. Ca fait plus de 2 millions de bouteilles. Là c'est bien de bouteilles qu'on parle. S'agit de suivre.

Éric de Rothschild (propriétaire du légendaire château Lafite-Rothschild, un égal du château Haut-Brion dont les prix peuvent atteindre les quelques milliers de dollars)  un jour interrogé par une revue prestigieuse sur la qualité des vins californiens, répondait à peu près ceci: "Les grands cabernets californiens sont effectivement d'une qualité incroyable, et sont au nez-à-nez avec les premiers crus classés du bordelais. Chapeau! Par contre, vous voyez, la différence, c'est qu'ils font des micro-cuvées, des 5000, 10 000 bouteilles. C'est sympathique. Au château Lafite-Rothschild, je fais 200 000 bouteilles par année de très, très grand vin."

Ca remet les choses en perspectives. Maintenant, transposons l'exemple au Fuzion, et au Haut-Brion. Pour les Argentins derrière le Fuzion, faire 120 000 bouteilles de Haut-Brion, c'est faire du jardinage. C'est romantique, c'est bien bon, mais c'est vraiment du volume d'amateur. C'est une balade de plaisance, sécateur à la main, et on s'enfarge dans les fleurs du tapis. On tergiverse. C'est pittoresque, mais c'est vraiment pas sérieux...

Faire des quantités astronomiques de vin correct et vendu à bon prix, c'est un défi technique absolument incroyable. Différent, mais peut-être aussi complexe que de faire du Haut-Brion. Ca veut dire gérer une équipe colossale. Ca veut dire se promener sur des dizaines de kilomètres, voire des centaines, pour vérifier l'état des vignes. Ca veut dire vendanger à peu près quand c'est mûr, un dégât de raisin. Ca veut dire faire des vinifications avec des cuves de la taille de piscines olympiques. Ça veut dire mettre tout le bazar dans des bouteilles, puis dans des caisses, et expédier ça aux quatres coins de la planète. Avec un marketing agressif s'il-vous-plaît, et des prix extrêmements bas.

Et le résultat? Ben, honnêtement, dégusté à l'aveugle la semaine dernière, c'est plutôt convainquant. Y'a pas d'émotion, mais c'est irréprochable. Du fruit, souple, équilibré. Étonnant. Et étonnament, c'est pas trop "Technico-machin" (vous référer à la section "de l'art de parler du vin comme un jeune branché, tome 1)

 3,95$ pour une demi-bouteille. Chapeau.

De la notion de l'origine, et du marketing aussi, parce que c'est tout de même pratique...

Soyons francs, la France du vin s'en tire pas particulièrement bien présentement. Et je soumet à votre attention l'exemple ô combien crunchy de l'appellation "Grignan-les-Adhémar".

L'était une fois, laridon laridaine, l'appellation des coteaux-du-tricastin située dans le sud-est de la France, dans la région dite de la vallée du rhône. Personne implorait le père noël de déposer pour lui sous l'arbre du vin des coteaux-du-tricastin, puisque cette appellation ne faisait rêver...personne. Je m'explique. Loin d'être une appellation produisant des vins de piètre qualité, c'était malgré tout une appellation un peu fourre-tout, sans réelle tradition de qualité. C'était bon, c'était sympa, mais c'était pas compliqué. Du grenache/syrah ensoleillé, sur le fruit, le poivre, avec quelques rares producteurs qui émergaient du lot, et qui faisaient vivre à l'amateur, à l'occasion, un peu d'émotion.

Or, en 2008, c'est la cata. La centrale nucléaire locale, nommée tricastin, fuit un brin, et un léger déversement d'uranium provoque la consternation générale. On en parle dans les journaux, l'intouchable nom du tricastin devient souillé (d'uranium quand même...) et l'amateur fuit les vins de la région.

Les gens de la région, dégourdis, décident d'agir. Après deux ans, et moultes démarches administratives très typiquement françaises, le syndicat de producteurs locaux change le nom de l'appellation, tadam! pour "Grignan-les-Adhémars"

Ca manque cruellement de vision. Ou de marketing. Ou des deux.

Cette mention sera sur les étiquettes probablement l'année prochaine. Mais pratiquement personne connaissait les coteaux-du-tricastin. Des rares personnes au courant, pratiquement personne n'associait cette appellation à des vins de haut-niveau. Des rares personnes au courant de la belle qualité des vins produits dans cette région, pratiquement personne était au courant du désastre nucléaire. (nuculaire aurait dit Georges Bush fils). Surtout que ca fait quelques années. Maintenant, par contre, jamais ne n'oublierai....

Maintenant, tout est à refaire, faudra intéresser les sommeliers du Japon, du Gabon, et de Washington (ne pas prononcer le n final svp) à la cause des célèbres vins de "Grignan-les-Adhémar". Peut-être offrir des cours de prononciation? Et tenter de faire briller leurs yeux en leur comptant la tradition de qualité des vins de la région, preuve à l'appui, dans le verre s'il-vous-plaît...

C'est l'attitude: " Je fais les meilleurs vins du monde sur mon terroir d'exception, les gens vont venir à moi, c'est la moindre des choses qu'ils se renseignent sur ce que je fais".

Pendant ce temps, pour le consommateur moyen, votre appellation, ca dit que dalle. L'hésitation est de faible durée, quand sur la tablette, y'a du Grignan-les-Adhémar et du cabernet californien.

On vous aime, on aime vos vins, mais on vous en supplie, soyez pragmatiques...

De l'art de savoir manier la langue de l'oenologie comme on manie le téléphone à roulette

Le tout, pour avoir l'air vraiment sérieux, c'est d'utiliser ( comme le font la plupart des vignerons français travaillant en terre étrangère qui se respectent, et qui rencontrent des québécois en voyage), des termes en anglais tout en ayant un accent qui empêche l'interlocuteur de piger quoi que ce soit. Même, (ou surtout) si cet interlocuteur est francophone...

Vous parlerez donc, non pas de macération pelliculaire, mais plutôt de "Skin contact".
Ça se prononce, à la française, le "Skeeen contacteuh".

Vous préférerez, au trop banal "macération à froid" le dinstingué "Cold soaking"
Ça se prononce, à la française, le "Cauldeuh sceau quingue"

Vous pigez le principe.

Vous aurez donc un "Destemmer" plutôt qu'un érafloir.
Tout le monde avait des érafloirs avant, maintenant, c'est l'avènement du "dèsstimeur". Y'a que les largués qui éraflent encore...

De l'art de savoir parler du vin comme un jeune branché, tome 1

Si Michel Dovaz me lit, mea culpa. (aucune chance de toute façon) Ceci se veut simplement un lexique branchouille de la dégustation. Passons outre les "empyreumatiques" les "vins qui ont de la jambe" pour adopter un langage de notre temps, qui parle au peuple. Voici donc une collection de commentaires grapillés cà et là qui m'amusent:

Rustico-machin: Se dit d'un vin dont l'élaboration, plutôt à l'ancienne, offre au dégustateur un vin dénué d'artifices. Ou plutôt, cruellement dénué d'artifices. Exemple: "Fichtre, ce vin est rustico-machin one-two!"

Technico-machin: Se dit d'un vin, qui, aux antipodes du rustico-machin est travaillé par l'homme. Trop travaillé par l'homme, à un point tel que le vin manque de personnalité. Exemple: "On voit tout de suite les gros rendements, les levures sélectionnées, dans ce vin technico-machin"

Ça garroche: Se dit d'un vin qui.... garroche. Vous avez pigé, de toute façon... Souvent utilisé pour décrire un vin puissant, mais qui manque possiblement d'équilibre ou d'élégance. Exemple: "-As-tu goûté le tannat-shiraz élevé en fûts neufs qui fait 16,4% d'alc./volume?" "-Ouais ca garroche pas mal..."

Ça gratte: Se dit d'un vin offrant une structure tannique imposante. Ca gratte quoi... Exemple: "Ca gratte en ta..."

Ça déchire: Se dit d'un vin qui le fait.

Ça le fait: Se dit d'un vin qui déchire (un max)

Ça coule la miette: Se dit d'un vin, qui, fort bon, lubrifie agréablement le réceptacle à aliments.

Se faire la gorgée, se couler la miette: Se dit d'un rassemblement où la dégustation est à l'honneur. À noter que le raccourci "se la couler" est également utilisé par certains cercles fermés parfois jugés élitistes. Exemple: "Que je me coulasse la miette avec vous, très cher, n'implique en rien un attachement sentimental"

C'est raide, ça revole: voir définition de "ca garroche"

Végétal: Se dit d'un vin qui présente des notes végétales. Par exemple, certains cépages, nottament le cabernet-franc, et le cabernet-sauvignon, présenteront des parfums de poivron vert, de courge humide, ou de fond de jardin par un matin d'octobre pluvieux. Ces vins seront le compagnon idéal d'un poivron farci au riz et au veau haché. À noter: Dire d'un bordeaux modeste issu d'un mauvais millésime qu'il est végétal est un pléonasme.

Hydrocarbure: On retrouve souvent dans les rieslings des notes de pétrole, d'hydrocarbure. Par contre, l'amateur averti omettra ces termes devant le producteur, au profit du terme "minéral", qui est de bien meilleur ton.

Méchant: Se dit d'un vin dont le profil aromatique, la structure, et l'équilibre d'ensemble laissent globalement à désirer. Exemple: "Non merci, c'est gentil, mais ce vin goûte méchant. J'aimerais mieux boire du détergent à lessive au péril de ma vie".


God take me now!: Cri du dégustateur de langue anglaise qui frappe un échantillon qui ne lui semble pas être au niveau, et qui envisage le trépas comme une alternative valable à l'ingestion du-dit vin.

Bon, c'est pas très sérieux tout ca...

Mais est-ce que ça se doit vraiment de l'être?

Minémise

De l'art de se faire des grands vins pour tromper l'ennui

C'est l'insoutenable fragilité des choses, le caractère éphèmère de la vie, l'évolution éffrénée du temps qui font du vin un breuvage si noble, si précieux, si énigmatique, et si riche de sens. Rien d'autres n'est autant synonyme de civilisation que cette quête sans fin du beau, du bon, du sacré.

Mais c'est aussi, vous en conviendrez Marcel, parce que ca coule drôlement bien la miette sur le steak-frites. Avant on donnait des gens à bouffer aux lions, ca trompait l'ennui, et ca faisait rigoler les enfants. Maintenant on boit du vin. C'est, entre autres, moins salissant. (surtout le blanc...) En plus, les bouteilles de vins se réclament rarement de leurs droits, alors que les esclaves destinés aux lions sont, en nos temps difficiles, de plus en plus récalcitrants.

En gros, cet essai au "bloggingue" se veut un peu un fourre-tout, une façon de parler de vin et d'un peu n'importe quoi, en présentant parfois un point de vue divergent, parfois des idées originales, et parfois ce qui me tente un point c'est tout. Alors vous êtes avertis, on conserve les bras et la tête à l'intérieur du véhicule, parce qu'à l'occasion, ca pourrait dépeigner un brin. Mais malgré tout, l'idée, en écrivant comme en buvant, c'est de s'amuser. Le reste, c'est plutôt accessoire.

Santé!

Minémise

P-S. Ce nom idiot de minémise, c'est un running gag avec des amis, qui vient d'une déformation de millésime qu'on aime particulièrement. Exemple: "Hier j'ai bu un tilagnello minémisé. Ca le faisait grave!"