mardi 1 février 2011

De la notion de classement

Premièrement, avant de commencer, il faut que je vous précise: les vins pas classés me donnent des maux de tête. Donc s'il-vous-plaît, abstenez-vous de me refiler un simili-cru.

Les classements, c'est trop la classe. On classe tout. Y'a des palmarès pour la musique. Pour les autos. Pour les livres. Pour la plus grosse citrouille. Pour le meilleur joueur de mini-putt du circuit en 1991-1992 (???)


Mais surtout pour les vins. On tente comme on peut de créer une pyramide avec les méchants en bas, et les full-débile-écoeurants en haut. C'est normal, et j'approuve, mais en précisant quand même que personnellement, j'aime mieux me rentrer que les vins qui sont en haut de la pyramide.

Ceci étant dit, examinons les modèles de classement à Bordeaux:


Tout le monde classe différemment. C'est le bordel. La sous-région du Médoc a classé les vins en 1855 et ca peut plus changer. Or, le pourcentage des gens qui y étaient en 1855 et qui y est encore pour faire le vin frôle le pas pentoute. Les terrains ont changés. C'est donc plus ou moins sérieux. Comme les pas classés z'étaient pas contents, ils se sont partis les crus bourgeois, pour se classer aussi. Comme les pas crus bourgeois z'étaient pas contents, ils se sont partis les crus artisans. Comme les pas crus artisans z'étaient pas contents, ils se sont déterrés la mention crus paysans. L'arbre est dans ses feuilles, Marilon-Marilé.





Et ca c'est juste le Médoc. Les gens de St-Émilion, ils ont bien rigolé en regardant les médocains avec leur classement immuables. Ils se sont dits: On refera pas la même gaffe, on se fait un classement qui peut évoluer en fonction de la qualité du vin qui se trouve dans le verre.

Bonne idée en principe, mais personne veut perdre son classement, alors c'est le drama à tous les reclassements, et les procédures judiciaires, les larmes, tout le bazaar.

Les médocains, ils disent: Nous, on a classé selon des critères objectifs, comme le prix de vente des vins au moment du classement. Vous vous faites dans le subjectif, des goûts et des couleurs. C'est pas sérieux.

Les Saint-Mimilionnais ils disent: Nous on a classé en fonction de la qualité des vins dans le moment présent, pas y'a 150 ans. Vous vous vivez dans une époque déchue où on se racontait encore en se tapant sur les cuisses, près du feu, le bon vieux temps où on décapitait du noble pour se distraire, et on se la jouait sans-culottes pour impressionner les filles. C'est pas sérieux.

Fichier:Sans-culotte.jpg



Et à travers tout ca, y'a des crus classés en provence, espèce d'archaïsme datant d'un ancien système, avec des crus classés à 15$ la bouteille. Si quelqu'un est excité par la photo ci-contre, s'il-vous-plaît me le mentionner. Vous savez ce qu'ils en pensent les médocains et les Mimilionnais?

Dans le fond, ces classements ont été supplantés par des classements bien de notre temps, qui sont en sommes établis par les critiques, une note à la fois. On détermine de cette façon que Duhart-Milon, ils l'ont échappé avec un maigre 89, alors que le Beaucastel, à châteauneuf-du-pape, fait du sérieux et se mérite un 93.

Mais bon, souvenez-vous, les vins pas classés, c'est pas très digeste. Je soupçonne même les producteurs de mettre des sulfites dans les vins pas classés...

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